Quels choix fiscaux à privilégier pour un marqueteur en France ?
Le métier de marqueteur (ou spécialiste du marketing) peut s'exercer en indépendant, en agence, ou au sein d'une entreprise.
Lorsqu'il choisit de travailler à son compte, le marqueteur doit déterminer un statut juridique et un régime fiscal adaptés à son activité, son chiffre d'affaires et ses charges.
1.
Nature de l'activité : BNC ou BIC ?
Un marqueteur exerce une activité de prestation intellectuelle, sans revente de biens matériels.
Son activité relève donc du régime des Bénéfices Non Commerciaux (BNC), comme les consultants, formateurs ou graphistes.
Cependant, s'il propose des prestations incluant la vente de produits numériques (templates, formations en ligne, abonnements, etc.), une partie de son activité peut relever du BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux).
2.
Choisir son statut juridique
a) La micro-entreprise (auto-entrepreneur)
C'est la forme la plus simple pour débuter une activité de marqueteur indépendant.
Caractéristiques principales :
Création rapide et gratuite sur autoentrepreneur.urssaf.fr
Comptabilité allégée (pas de bilan à produire)
Franchise de TVA possible jusqu'à 77 700 EUR de chiffre d'affaires annuel (2025)
Fiscalité :
Régime micro-BNC
Abattement forfaitaire de 34 % pour frais professionnels
Imposition sur 66 % du chiffre d'affaires net
Cotisations sociales à 22 % du chiffre d'affaires
Avantages :
Simplicité administrative
Aucun minimum de cotisations si pas de chiffre d'affaires
Versement libératoire possible pour payer l'impôt en même temps que les cotisations
Inconvénients :
Impossibilité de déduire les charges réelles (logiciels, matériel, formation, etc.)
Plafond de chiffre d'affaires limité
Idéal pour démarrer ou tester son activité de marketing freelance.
b) L'entreprise individuelle (EI)
L'EI au régime réel permet une gestion plus fine de l'activité, adaptée aux marqueteurs ayant des charges réelles importantes.
Avantages :
Déduction des dépenses réelles (logiciels marketing, publicité, déplacements, matériel informatique, etc.)
Imposition sur le bénéfice réel (recettes - dépenses)
Option possible pour l'impôt sur les sociétés (IS)
Inconvénients :
Comptabilité complète obligatoire
Cotisations sociales calculées sur le bénéfice
Recommandé dès que vos charges dépassent 30 % de votre chiffre d'affaires.
c) L'EURL ou la SASU
Créer une société unipersonnelle permet de structurer votre activité et d'optimiser la fiscalité à long terme.
| Forme | Fiscalité | Régime social | Avantages principaux |
|---|---|---|---|
| EURL | IR ou IS | Travailleur non salarié (SSI) | Moins de charges sociales, déduction des frais réels |
| SASU | IS | Assimilé salarié | Meilleure protection sociale, crédibilité professionnelle |
Ces formes sont particulièrement adaptées aux consultants marketing souhaitant :
Distinguer leur patrimoine personnel du professionnel,
Collaborer avec d'autres indépendants,
Employer du personnel ou investir.
3.
Choisir le bon régime fiscal
Micro-BNC
Applicable aux micro-entrepreneurs sous les plafonds de 77 700 EUR.
Imposition sur 66 % du CA après abattement de 34 %
Pas de déduction de charges réelles
Cotisations : 22 % du CA
Simple mais limité dès que l'activité croît.
Réel simplifié (BNC)
Applicable aux EI, EURL, SASU.
Imposition sur le bénéfice réel
Déduction de toutes les charges : logiciels (Google Ads, Meta Ads, CRM...), frais de déplacement, abonnement internet, sous-traitance, formation, etc.
Possibilité d'amortir le matériel (ordinateur, mobilier, etc.)
Intéressant si vous avez beaucoup d'investissements ou de frais de fonctionnement.
Option pour l'impôt sur les sociétés (IS)
Possible pour une EURL ou SASU.
Bénéfices imposés à 15 % jusqu'à 42 500 EUR, puis 25 % au-delà
Rémunération du dirigeant déductible du résultat
Dividendes possibles en complément de salaire
Idéal pour optimiser sa fiscalité ou reinvestir les bénéfices dans le développement de l'activité.
4.
Exemple comparatif
| Situation | Statut | Régime fiscal | Revenu net estimé |
|---|---|---|---|
| Début d'activité (CA 40 000 EUR) | Micro-entreprise | Micro-BNC | ~28 000 EUR |
| Activité établie (CA 100 000 EUR, 40 % de charges) | EI (réel) | BNC réel | ~45 000 EUR |
| Agence marketing (CA 200 000 EUR) | SASU | IS | ~70 000 EUR après rémunération |
5.
Points de vigilance
TVA : application dès dépassement du seuil de franchise (77 700 EUR)
Protection sociale : meilleure en SASU, plus économique en EURL
Responsabilité : limitée en société (EURL/SASU), illimitée en EI
Comptabilité : plus complexe au réel et en société